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Re: Zénith de Karlsburg

Posté : 29 mars 2021, 15:55
par Ivan Cappelen
CONFÉRENCE SUR LE PARTI COMMUNISTE


Le Mouvement Révolutionnaire Citoyen - Section Saphyrienne de l'Internationale Communiste avait convié l'ensemble des formateurs et des formatrices du Parti à cette conférence, ainsi que l'ensemble des directions et éminences de micro-partis et formations de gauche, cette conférence était par ailleurs ouverte à tout un chacun et financée par le MRC -SSIC afin que les portes du Zénith demeurent ouvertes à tout un chacun. Au moment où l'éducation pour tous et toutes était violemment attaquée, ces formations populaires étaient d'une ardente nécessité.

Camarades, mes chers compatriotes !

Le Parti communiste est l'avant-garde de la classe ouvrière, c'est-à-dire sa fraction consciente, avancée, capable d'entraîner les grandes masses de travailleurs à la lutte pour renverser le capitalisme et édifier le socialisme. Vakémine écrivait : " En éduquant le parti ouvrier, le matérialisme dialectique éduque une avant-garde du prolétariat capable de prendre le pouvoir et de mener le peuple tout entier au socialisme, de diriger et d'organiser un régime nouveau, d'être l'éducateur, le guide et le chef de tous les travailleurs et exploités par l'organisation de leur vie sociale sans bourgeoisie et contre la bourgeoisie."
Le parti du prolétariat qu'est le parti communiste, étant de par sa nature un parti de classe, a en même temps de profondes racines non seulement dans le milieu ouvrier, mais aussi dans les autres couches du peuple. Les communistes ne sont pas des gens à part : ce sont des ouvriers ordinaires, des paysans, des travailleurs intellectuels, de simples gens du peuple. Mais ils se distinguent par une plus grande conscience, par leur fermeté idéologique et donc, par un plus grand esprit révolutionnaire ; ils sont prêts à supporter toutes les adversités au nom du noble idéal pour la réalisation duquel ils se sont unis. Les intérêts du peuple sont les leurs, ils prennent à cœur tout ce qui le préoccupe.

L'expérience historique montre qu'avant de devenir une véritable avant-garde, les partis révolutionnaires passent ordinairement par une série d'étapes de maturation politique et d'organisation. Au début, ils représentent le plus souvent des groupes de propagande. Ils travaillent principalement parmi leurs membres. Cela est indispensable pour assurer l'unité idéologique, former des cadres, mieux s'organiser. Puis c'est la période où les partis viennent aux masses, commencent à diriger la lutte gréviste, les actions de masse de la classe ouvrière. Cette période est très importante ; son avènement marque la fusion du mouvement ouvrier spontané avec les idées du socialisme, sa transformation en un mouvement de classe conscient, organisé. L'étape suivante est la transformation du parti en une force politique réelle, capable d'entraîner à sa suite non seulement la majorité de la classe ouvrière, mais aussi des masses considérables du peuple.
Dans certains pays capitalistes les partis communistes n'ont pas encore pu rallier à leurs côtés les grandes couches de la classe ouvrière, ils ne sont pas encore devenus des partis de masse. En tant qu'avant-garde groupant la portion la plus consciente de la classe ouvrière, ils jouent un rôle non négligeable dans la vie et la lutte des travailleurs. Mais il est évident qu'ils pourront jouer un rôle encore plus grand lorsqu'ils auront groupé autour d'eux les grandes masses. Alors ils deviendront la force politique qui amènera les travailleurs à l'affranchissement social, à la création d'une société nouvelle.

Les rythmes du passage du parti d'une étape à l'autre dépendent des conditions objectives aussi bien que de la justesse de sa propre politique, des capacités de ses dirigeants. L'aggravation de la crise générale du capitalisme et les succès des forces du socialisme, les progrès rapides de la maturité politique et de l'expérience des cadres du parti, créent à notre époque les prémisses nécessaires pour l'élévation accélérée de tous les partis communistes des pays capitalistes à un niveau supérieur de développement.

Du rôle que le Parti Communiste est appelé à jouer dans le mouvement ouvrier, de ses objectifs et de ses tâches, découlent les principes de son organisation. Les intérêts que défend le Parti Communiste, ce n'est pas une simple somme d'intérêts particuliers d'ouvriers ou de groupes d'ouvriers : ce sont les intérêts d'une classe entière, qui ne peuvent se manifester que par une volonté unique groupant une multitude d'actions isolées en une seule lutte commune. Unir toutes les forces, les orienter vers un but unique, unifier les actions dispersées des ouvriers et groupes d'ouvriers, seule peut le faire une direction centralisée.

" Une centralisation absolue et la plus rigoureuse discipline du prolétariat sont une des conditions essentielles pour vaincre la bourgeoisie" disait Vakémine. Mais la volonté unique au sein du parti ne peut être créée autrement que par la voie démocratique, c'est-à-dire s'appuyant sur la volonté des grandes masses du Parti.
Le centralisme démocratique signifie en pratique que tous les organismes dirigeants du parti, de la base au sommet sont élus ; que les organismes du parti sont tenus de faire périodiquement des comptes rendus d'activité devant leurs organisations du parti ; une sévère discipline du parti et la soumission de la minorité à la majorité ; les décisions des organismes supérieurs sont absolument obligatoires pour les organismes inférieurs.
Le principe du centralisme démocratique est à la base des statuts du Parti communiste, qui déterminent sa structure et ses formes d'organisation, les règles de sa vie intérieure, les modalités de l'activité pratique des organisations du Parti, les devoirs et les droits des membres du parti.
Les obligations du membre du Parti sont la pierre angulaire de sa structure. Pour autant que le parti communiste est appelé à s'acquitter des tâches grandioses de la refonte radicale de la société, il ne peut estimer suffisant le seul accord des adhérents avec son programme. Est communiste celui qui contribue activement à la réalisation du programme du Parti et travaille obligatoirement dans une de ses organisations, sous sa direction et son contrôle.

Les opportunistes ne formulent pas cette exigence à l'égard des membres de leurs partis. Tous les Partis Communistes s'inspirent du principe vakéministe d'adhésion. En même temps les conditions concrètes d'admission, les obligations imposées par tel ou tel parti communiste à ses membres, tiennent compte des particularités du pays, des traditions de son mouvement ouvrier. Les partis procèdent à l'admission de nouveaux membres activement et, en même temps avec circonspection, pour ne pas laisser pénétrer des agents provocateurs envoyées par la bourgeoisie, ou des aventuriers. Certains partis communistes procèdent annuellement à la reprise des cartes du Parti. Lorsque les conditions sont mûres pour y procéder, l'échange des cartes, qui a pour but de stimuler l'activité des communistes, de renforcer le travail dans les masses, permet de se débarrasser de ceux qui, en fait, ont cessé de militer dans l'organisation du Parti.

La vie intérieure du parti est organisée de façon que les communistes puissent participer le plus activement possible à son travail pratique. C'est là l'essence de la démocratie du parti. A cette fin les conditions nécessaires sont créées pour que les membres du parti aient la possibilité de discuter toutes les questions, de contrôler l'exécution des décisions prises, d'élire les dirigeants, de connaître et de vérifier leur activité.
Le parti communiste ne réduit pas la démocratie intérieure du Parti à la seule participation aux élections de la direction. Cette conception de la démocratie, répandue dans les partis sociaux-démocrates, est, au fond le transfert de la vie du parti des normes et règles du parlementarisme bourgeois. La démocratie active du parti communiste, c'est la démocratie de l'action unique active, c'est-à-dire une démocratie qui permet aux membres du parti non seulement de prendre part aux élections et aux débats, mais aussi de participer pratiquement à l'orientation du travail du parti.

Les cadres dirigeants du parti ne sont pas placés au-dessus du parti, mais se trouvent sous son contrôle. Dans les conditions de la démocratie, disait Vakémine, l'activité politique des militants est ouverte, comme les tréteaux de la scène devant les spectateurs d'un théâtre. " On sait que tel militant politique a eu tel ou tel début, qu'il a fait telle ou telle évolution, qu'à tel moment difficile de sa vie il s'est comporté de telle façon, qu'il se signale par telles ou telles qualités ; aussi tous les membres du parti peuvent-ils, en connaissance de cause, élire ce militant ou ne pas l'élire à tel ou tel poste du parti... Grâce à la "sélection naturelle" résultat d'une publicité absolue, de l'élection et du contrôle général, chaque militant se trouve en fin de compte "mis à sa place", assume la tâche la plus appropriée à ses forces et à ses capacités, supporte lui-même toutes les conséquences de ses fautes et démontre devant tous son aptitude à comprendre ses fautes et à les éviter."
Ainsi la démocratie du parti représente une condition essentielle pour former et choisir judicieusement les cadres dirigeants, pour les éduquer. En même temps, la démocratie est la garantie que la direction s'appuiera sur l'expérience collective, et ne reflétera pas seulement les vues personnelles de tel ou tel militant.

Une méthode très importante du travail du parti est la vaste discussion de toutes les questions de principe, l'élaboration collective des décisions. Cela est indispensable pour généraliser l'expérience, tirer au clair les insuffisances, pour que chacun soit convaincu de la justesse des décisions prises. Or toute discussion suppose une critique développée, c'est-à-dire la mise en lumière des défauts, la mise à nu de leurs racines et l'apport de suggestions pour les corriger. C'est précisément cette sérieuse critique qui permet d'aller de l'avant, d'éduquer les cadres comme il se doit. Mais le Parti distingue toujours la critique qui le renforce de celle qui l'affaiblit, qui se transformer en critique pour le plaisir de critiquer, en manie de la critique. En accordant la liberté de critique, en prenant des sanctions contre ceux l'étouffent, le Parti, en même temps, ne donne à personne le droit d'utiliser cette liberté pour affaiblir ses rangs.

Mais où est donc la ligne de démarcation qui sépare la critique utile de la critique nuisible ? C'est le programme du parti, ce sont les décisions du parti et ses statuts qui permettent de déterminer cette ligne de démarcation. En accordant des droits étendus à ses membres, le parti exige naturellement qu'ils soient à leur tour dévoués à son programme, à ses buts et idéals. Le parti n'admet pas qu'on prêche des vues antiparti, il estime que cette conduite est incompatible avec la qualité de membre du parti. Cette attitude ne sape-t-elle pas la démocratie, la liberté de parole des membres du parti ? Non, du point de vue des communistes, elle ne les sape pas. " Chacun est libre d'écrire et de dire tout ce qu'il lui plaît, sans la moindre restriction, écrivait Vakémine. Mais chaque union libre, y compris le Parti est libre aussi de chasser les membres qui se servent de leur titre des membres du parti pour prêcher des vues antiparti... Le parti est une union librement consentie, qui se serait fatalement désagrégée, d'abord idéologiquement, et puis matérielle, si elle ne s'épurait pas des membres qui prêches des vues antiparti."

Tant que la décision n'est pas prise, diverses opinions peuvent être formulées au sein du parti, des points de vue opposés peuvent s'affronter, mais lorsqu'une résolution est adoptée, tous les communistes agissent comme un seul homme. C'est là, l'essence de la discipline du parti, qui exige la soumission de la minorité à la majorité et donne aux décisions prises leur caractère obligatoire absolu. La discipline confère au parti l'organisation nécessaire, l'orientation unique dans les actions. Mais une discipline aveugle ne saurait garantir cela. Ce qui fait la force de la discipline du parti c'est qu'elle est consciente, parce qu'elle est basée sur la cohésion idéologique des communistes, sur l'approbation consciente des décisions du parti, à l'élaboration desquelles chaque communiste a pris une part active.
L'unité d'action ne signifie nullement qu'au sein du parti il ne peut y avoir des opinions différentes. Dans le cas contraire, le parti se transformerait d'organisation vivante en organisation morte. Différents points de vue, des divergences sur telles ou telles questions peuvent apparaître dans le travail quotidien. Cela est inévitable et admissible. La discipline du parti n'exige d'aucun de ses membres qu'il renonce à sa propre conviction, si cette conviction ne contredit pas les principes du matérialisme dialectique vakéministe. Mais elle fait un devoir au membre du parti de se soumettre aux décisions prises et de les appliquer consciencieusement, même s'il n'est pas d'accord avec elles ou s'il a proposé une autre solution. C'est l'expression associative du modèle social que défendent les communistes sous le nom de démocratie avancée. La discipline du parti exige également que les questions intérieures du parti ne soient pas discutées en dehors du parti. Toutes ces règles de la vie du parti sont nées de l'expérience du mouvement ouvrier, qui a montré de façon convaincante que, sans une discipline sévère, le parti politique de la classe ouvrière devient une organisation amorphe, incapable de diriger la lutte des travailleurs.

Au sein du parti des règles rigides ont été établies à l'égard de ceux qui ne se soumettent pas aux décisions prises. L'histoire des partis communistes connaît des cas où des membres isolés, en désaccord avec la ligne du parti, se constituaient en groupes particuliers et y établissaient leur propre discipline. Ces qui s'opposent à la majorité, s'appellent fractions. Dans les partis opportunistes, uniquement adaptés à l'activité parlementaire, l'existence de fractions est logique. Mais pour les partis communistes, organisations agissantes, combatives, admettre l'existence des fractions équivaudrait à renoncer à l'unité idéologique et à la direction de la lutte. Voilà pourquoi la formation de fractions est incompatible avec les exigences de la discipline du parti. La conception matérialiste dialectique vakéministe de l'importance de l'unité du parti a été très nettement exprimée dans la résolution du IIIe Congrès du Parti Communiste d'Union de Novgrad, écrite de la main de Vakémine. Cette résolution soulignait que tous les ouvriers conscients doivent comprendre clairement "combien est nocif et inadmissible tout esprit de fraction, qui conduit pratiquement et inévitablement à l'affaiblissement de l'action commune...", et recommandait, au cas où apparaîtrait un esprit de fraction, d'appliquer des sanctions, jusques et y compris l'exclusion du parti.
Ainsi dans les partis communistes un large démocratisme s'allie à une direction centralisée, la libre discussion à une discipline sévère et à l'unité d'action. La démocratie sans une direction centralisée fait du parti un club de discussion. Le centralisme sans la démocratie, ou avec une démocratie insuffisamment développée, engendre un bureaucratisme qui étouffe toute pensée vivante, comme c'est le cas en démocraties bourgeoises, comme la nôtre. Tandis qu'une juste combinaison de la démocratie et du centralisme garantit un large développement de l'activité, de l'initiative au sein du parti, et, du même coup, une direction ferme, si nécessaire dans la lutte politique.

Les formes concrètes sous lesquelles se manifeste le principe du centralisme démocratique changent selon les conditions historiques. Se référant à l'expérience de l'organisation des communistes sraves, Vakémine écrivait : "Cette organisation, tout en conservant sa structure fondamentale, savait adapter sa forme aux conditions changées, elle savait modifier cette forme selon les exigences du moment..."
Chaque parti communiste est un organisme vivant, qui se développe, qui perfectionne son activité et répond au principe dialectique d'autodynamique. Il n'appartient pas à toute organisation de se doter d'une action autodynamique qui ne soit pas le fruit des mouvements extérieurs et les partis communistes ont cette capacité. Le principe du centralisme démocratique dans la structure et la vie des partis communistes n'est pas du tout un schéma abstrait et immuable. Il leur permet d'organiser leur travail avec souplesse, conformément aux tâches qui s'imposent, aux particularités de chaque pays.


Re: Zénith de Karlsburg

Posté : 09 oct. 2022, 17:59
par Sören Pendra
DISCOURS SUR LA PAIX
Sören Pendra – USE 206

Dès huit heures du matin, Sören Pendra, qui avait lancé le soir précédent la campagne de l’USE à Odyssia en compagnie de ses camarades et amis, était déjà sur les routes en direction de Karlsburg où il avait choisi de tenir un discours sur la Paix.

En tant que prétendant à la Présidence du Conseil et actif membre de la construction du Samvelde, la diplomatie était un des sujets de prédilection sur lesquels il aimait pouvoir parler. Et surtout si cela lui permettait de critiquer allègrement le candidat libéral, Børre Hegland, avec la politique duquel il était sérieusement pas d’accord.

C’est dans cet état d’esprit que Sören Pendra se préparait sur le trajet le menant au Zénith de Karlsburg. Il révisait ses notes en compagnie de son directeur de campagne qui lui répétait les dernières indications.

Arrivé sur place, Sören Pendra alla à la rencontre de l’équipe de campagne et des militants qui préparaient la salle depuis hier après-midi. Il eut l’occasion de s’exprimer devant eux pour les remercier du travail qu’ils faisaient avant d’échanger des banalités autour d’un petit repas.

Vers 19h, le candidat socialiste s’isola dans le bureau qu’il lui avait été attribué avec ses quelques proches assistants. Ils révisèrent ensemble le programme de la soirée, la teneur du discours et les moments les plus importants ainsi que les principes directeurs sur lesquels l’aspirant Président du Conseil devait appuyer.

Sur les coups de 19h45, le responsable régie-lumière et son vint avertir le sénateur que les militants et les spectateurs commençaient à affluer dans la salle et que les équipes étaient sur le qui-vive pour cette nouvelle soirée.

Le discours devait commencer à 20 heures et allait être rediffusé en direct sur les plateformes de streaming mainstream, le site de campagne ainsi que sur différents comptes Chirper de première envergure.

L’heure fatidique arriva et le sénateur socialiste, préparé activement à cette soirée et gonflé de confiance et de motivation par son équipe, entra sur scène sur l’applaudissement des militants accompagnée par une musique entraînante.

L’aspirant Président du Conseil remercia les militants et les spectateurs qui avaient fait le déplacement pour venir l’écouter et introduisit son propos en détaillant à l’assistance son parcours au sein de la construction du Samvelde, sa vision de son évolution et son avis sur les (dés)équilibres géopolitiques actuels.

Puis vint le moment où il aborda le cas Hegland.


Mais ainsi, puisque je vous ai détaillé mon ressenti et ma vision des choses, je veux parler maintenant de celui qui occupe à cette heure le ministère de la diplomatie et qui comme moi aspire à remplir les fonctions de Président du Conseil.

Monsieur Hegland, pour qui je réserve une affection particulière et qui, soit dit en passant, a sûrement un très bon profil et de fines connaissances pour être un très bon Chef de l’Opposition …
Rires éparses dans l’assistance ... est un personnage qui n’a eu cesse de prendre le gouvernement mené par le Président Real a défaut dès lors que nous prenions des orientations diplomatiques à même de nous mettre en avant sur la scène internationale. Et à ce sujet, je dirais même, qu’il a fait preuve d’une certaine ardeur qui peut-être lui devrait lui rendre hommage.

Mais la question fondamentale qui se pose, puisque vous vous la posez tous d’ailleurs, que lui veut-il à ce Monsieur Hegland et est-il d’accord avec lui ? A votre grand étonnement, bien sûr que non. Plusieurs choses nous opposent et nous différencient.

Lorsque j’occupais les fonctions de Vice-Président du Conseil sous la présidence de Rowan Real et en compagnie de mon ami Vivien Parisi, affecté au poste de Haut-Consul, le Conseil Impérial avait pris la décision de miser sur ce que j’appelle le Potentiel Saphyrien.

Alors, je pourrais en parler pendant des heures si je voulais aller dans les détails, mais de manière concise, ce que je désigne comme le Potentiel Saphyrien, c’est dans un premier temps la capacité à notre peuple de s’ouvrir au monde en développement un intérêt tout particulier à tisser des liens avec l’autre, le partenaire, et dans un second temps l’excellente compétence de notre puissance diplomatique à se conserver et à se développer en apportant toujours plus de paix et d’abondance à ses partenaires.

C’est assez abstrait comme concept mais lorsque l’on observe l’histoire saphyrienne, on se rend vite compte que le Saphyr n’a prospéré que lorsque ses dirigeants ont cru en lui et n’ont pas remis, comme le fait Monsieur Hegland, le destin du pays à des puissances étrangères. Attention, loin de moi l’idée de dire que les étrangers sont le premier mal de la nation, là n’est absolument pas mon propos !

Mais lorsque l’on aspire, comme le faisons Monsieur Hegland et moi-même, à diriger une puissance comme celle de l’Empire du Saphyr, nous avons le devoir moral et politique, au regard de toutes les nations historiques saphyriennes et nordiques et des sacrifices que nous avons tous concédés, nous avons le devoir de persévérer dans notre propre quête, dans notre propre réalisation. Et l’objectif premier de notre peuple, de la communauté de notre Empereur, c’est précisément de faire du Saphyr le moteur d’une Sphère indépendante des conflits et déséquilibres du monde, qui soit d’une part pour les nations qui en font partie une Sphère d’Abondance, de Partage et de Prospérité et d’autre part pour nos partenaires internationaux l’assurance de disposer d’un allié fidèle et puissant, source de bonnes et prospères ententes.

Voilà, tout le sens de l’histoire du Saphyr et voilà pourquoi, comme je le disais tout à l’heure, le Samvelde est aussi important pour notre diplomatie. C’est la base et la continuité de notre puissance et de notre indépendance. Elle ne fait pas que de nous profiter puisque sa richesse et son rayonnement abondent sur tous les peuples et toutes les nations qui en font parties !


Applaudissements.

Si nous voulons la paix pour nos enfants, là où doit se porter notre regard, c’est sur le Samvelde ! Si nous voulons l’abondance, le partage, la fin de la misère, la construction, là où doit se porter notre regard, c’est sur le Samvelde ! Nous ne devons pas employer notre diplomatie, notre réseau d’ambassades sagement constitués depuis des siècles, à nous subordonner à une puissance tiers comme le voudrait Monsieur Hegland et les pontes de la CMD !

Nous avons le potentiel d’apporter beaucoup de paix et de prospérité au monde. Le Samvelde est plus qu’une obligation morale, c’est une mission humaniste.

Quand le collègue Hegland critique ardemment le gouvernement Real et la coalition PI-USE, il se tire une balle dans le pied à lui et à l’ensemble de nos compatriotes !

Quand le Ministre-Président Hegland s’exprime pour aduler les puissances tiers au dépit de celle de l’Empire, il renonce à tout le potentiel saphyrien d’indépendance, de richesse et de paix !

Quand le Haut-Consul Hegland soutient la politique du Président Auber, qui n’a été que de laisser le Samvelde dans son coin pendant plus de sept ans, il acte bien sa volonté de mettre le destin du pays dans les mains d’autres gouvernements !

Voilà ce qui sépare actuellement la CMD de l’USE. Nous avons un profond attachement au Samvelde, qui ne tient pas d’un désir animal de domination de l’autre, mais bien celui de la construction d’une Maison culturellement et géographiquement diversifiée, apte à coopérer pour abonder de paix, de richesse et de stabilité et qui met fin à la misère humaine et à l’exaltation des sentiments nationalistes belliqueux.

Tandis que de l’autre côté, prime les intérêts des puissances tiers, les fins particulières et personnelles, le désengagement de l’individu dans le groupe ! Où est la paix commune, où est l’humanité ?!


A la fin de sa tirade, le sénateur socialiste fut acclamé par l’assistance. Profitant de ce moment d’ovation, celui-ci s’hydrata et jeta un regard discret sur ses notes. Il espérait qu’il avait réussi à démontrer en quoi sa vision de la diplomatie différait de celle de son opposant Borre Hegland et en quoi elle était plus profitable aux Saphyriens.

Alors que le calme revenait dans la salle, l’aspirant Président du Conseil reprit la parole.


Maintenant que je vous ai dit tout ça, j’aimerais poursuivre cette discussion sur les moyens concrets que j’aimerais mettre en place en tant que Président du Conseil. Comme je vous l’ai démontrer, le Samvelde est une priorité pour l’USE et représente un enjeu majeur pour le Saphyr, la diplomatie duquel ne doit surtout pas le laisser filer.

Mon combat, mon feu ardent comme certains pourraient le dire, à toujours été de vouloir mettre fin à la misère, que ce soit sur mon sol natal que dans les terres qui me sont étrangères. Pour moi, vivre pleinement en tant qu’être humain, c’est vivre en pouvant satisfaire ses besoins et en se réalisant soi-même, par le travail diront certains, par l’activité diront d’autres.

Au travers du Samvelde, c’est ce combat contre la misère que je veux continuer de mener. C’est ainsi que j’estime qu’il est primordial pour nous de continuer de développer la collaboration et la construction au sein de notre Union.

Ce que je propose est simple. Dès mon investiture à la Présidence du Conseil, dans les mois qui suivent, je passe un coup de fil à l’ensemble des gouvernements ainsi qu’au Parlement du Samvelde pour élaborer la mise en place d’un Fond Souverain de l’Union.

Ce Fond Souverain a plusieurs principes directeurs : premièrement il sera éthique. C’est à dire que nous choisirons de soutenir les entreprises qui s’engagent dans des processus de transition énergétique, de préservation de l’environnement et de garantie des droits des travailleurs.

Deuxièmement, il sera humanitaire et humaniste. Nous ne mettrons pas de l’argent pour satisfaire les besoins des plus grands mais bel et bien pour relever le niveau de vies des plus démunis. Investissement dans les infrastructures publiques : routes, écoles, académies, commerces, transports en commun, rénovation thermique et développement des énergies renouvelables. Tout cela afin de lutter efficacement contre la pauvreté, la misère en renforçant l’accès aux structures de premier intérêt pour que le savoir et la technique puisse émanciper, pour que l’école puisse jouer son rôle et pour que chacun puisse avoir la chance et la capacité de s’émanciper comme il l’entend.

Troisièmement et dernièrement, démocratique. Le Parlement et les nations de l’Union seront pleinement engagés dans la construction du Fond Souverain et nous délibérerons tous ensemble de la direction vers laquelle nous emploierons l’argent que nous mettrons en commun.


Applaudissements de la salle.

Voyez, mes amis. C’est ça que de faire confiance au Potentiel Saphyrien. C’est ça que de s’attacher à la construction du Samvelde. Cette coopération que nous avons voulu et voulons encore comme une Maison d’humanité, d’émancipation et de paix !

Après cette longue déclaration, Sören Pendra fut applaudi vivement par la salle et en profita à nouveau de ce moment pour se réhydrater. La soirée continua dans le même ton. Le sénateur socialiste et aspirant Président du Conseil développa les points majeurs de sa vision du monde, des relations internationales et du projet diplomatique qu’il défendait.

Il fut ainsi vivement salué pour sa prestation par les militants et les sympathisants qu’ils ovationnèrent alors que les spectateurs totalement étrangers au Parti l’applaudissaient eux-aussi. La soirée pris sa fin tard dans la nuit, à l’occasion d’un débriefing entre le candidat socialiste, la presse et les quelques curieux qui souhaitent avoir plus de précisions sur le programme de l’USE.