

Aucune surprise de constater que mon chirp a piqué au vif des hommes politiques blancs qui me répondent à l'unisson en usant des mêmes arguments malgré leurs différences politiques. Ce qui est préoccupant, c'est que ces derniers ne se rendent même pas compte de la position dominante dans laquelle ils vivent au quotidien... Et encore plus le fait qu'ils pensent être des personnes bien en faisant l'étalage d'une pseudo bienveillance à l'égard de la communauté noire et en revendiquant leur attachement au "vivre ensemble".
Ces individus socialement nantis (Monsieur Cappelen et le gros réac' du Parti Impérial dont j'ai oublié le nom) ne connaîtront jamais l'oppression que nous vivons au quotidien. Ils ne subiront jamais le racisme dans tous les pans de leur vie, ne seront jamais mis à l'écart pour leur ethnicité. Tout cela, dans un contexte de banalisation absolue qui fait partie intégrante de l'identité sociale néfaste du Saphyr. Et je rajouterai qu'il est toujours facile de prétendre agir pour les opprimés lorsque l'on fait soi-même partie des dominants. Il s'agit d'une fausse bienveillance condescendante et ayant pour but d'atténuer sa culpabilité.
Seuls des membres de la communauté noire qui ont réellement vécu cette violence et ces discriminations du quotidien peuvent légitimement prétendre agir et réellement agir pour renverser le rapport de force. Nous sommes dans un rapport de dominants face à des dominés. La race blanche, que j'ai nommée "blanchité" dans mon premier ouvrage, est une race sociale. N'ayons pas peur de le dire, être blanc en 179 au Saphyr, c'est être privilégié. Être un homme aussi. C'est pour cela que je milite pour un combat intersectionnel, pour une convergence des luttes entre opprimés (les femmes et les minorités ethniques).
Je comprends que Madame Sullivan puisse se sentir solidaire de mon combat en tant que femme. Mais sans vouloir être désagréable, elle ne saura jamais ce que c'est d'être une femme noire dans notre société actuelle.
Le Saphyr est un pays raciste. L'USE a l'occasion de changer le cours de l'histoire de ce pays injuste envers ses minorités en me choisissant comme tête de liste. La balle est dans le camp de ce parti.