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Salle Roman III

Posté : 04 mars 2022, 21:37
par Empire du Saphyr
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Re: Salle Roman III

Posté : 05 mars 2022, 00:30
par Auguste Labey
Auguste Labey avait réservé la salle Roman III afin de parler de son projet de réforme institutionnelle pour Arkadia. Il s'agissait d'une des quatre masses de granit que le Parti Communiste allait offrir à Arkadia pour son développement et le progrès des libertés sociales. Toute la presse avait été conviée à ce grand moment qui devait signer la naissance d'un projet politique : la voie labéosienne. Sur la scène qui avait été décorée tout de rouge avec le drapeau national bien mis en valeur, il monta pendant qu'on diffusait une musique entraînante, il se positionna au centre de cette grande arène politique de laquelle il était le gladiateur et dont il devait donner à l'auditoire le sentiment d'y vaincre le fauve conservateur et réactionnaire, auquel il donnerait vie, puisque dans l'état actuel du pays, ce n'était qu'un cadavre inerte. Il attendit la fin de la musique et le signe de son équipe de campagne pour commencer.

Auguste Labey : Chers amis,

J'aimerai vous dire combien je suis heureux de vous voir si nombreuses et si nombreux ce soir. Voir autant de compatriotes sur ces chaises, c'est voir l'étendue de la volonté immense d'un peuple qui ne veut plus se faire diriger par des décrets venus d'un ordre lointain, c'est la volonté immense qui se matérialise, cette volonté qui rien ni personne ne peut arrêter ; car rien ni personne ne peut arrêter un peuple qui est décidé à prendre son avenir en main. Ce n'est pas une chose à prendre à la légère, j'en mesure toute l'immensité et c'est pour cela que, depuis des années, je rencontre des gens comme vous, comme moi, comme nous en somme, et que j'écoute ce qu'ils ont à dire. Ce sont bien souvent des déceptions, rarement des joies, parfois des incompréhensions et toujours une envie d'utilité. Un peuple qui veut être utile est une source de légitimité pour son gouvernement démocratique, mais il peut aussi bien déléguer sa puissance à quelques opportunistes malavisés qu'à de vrais représentants de ses aspirations. La différence entre l'un et l'autre, c'est que les premiers auront détourné la colère du peuple pour la corrompre dans un vote démagogue et idéologique, les seconds auront proposé des réponses rationnelles et équilibrées à ces colères et les auront transformé en espoirs et en actes concrets. Je serai des seconds !

En ce sens, je n'ai pas attendu les résultats électoraux, comme mes concurrents semblent vouloir le faire, pour donner mes convictions et mettre sur la table mes propositions. J'ai déjà commencé et je souhaite approfondir mon programme dans les jours à venir. C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, j'ai souhaité vous faire part de mes projets de réformes institutionnelles, c'est-à-dire l'essentiel des réformes constitutionnelles pour parvenir à une démocratie parlementaire qui aura réduit le rôle de la monarchie dans son fonctionnement et mis au cœur de son action, les valeurs humaines et la défense de son peuple. Je vais donc commencer par aborder la question centrale : quelle place aura la monarchie dans la nouvelle société que j'appelle de mes vœux et dont j'appelle de vos votes l'instauration ? Sachez que je suis un républicain mais un républicain pragmatique, de nos jours, ce n'est pas l'heure de la République pleine et entière, notre pays n'y est pas prêt. Ce qu'il faut c'est un compromis monarchique qui tire vers la République et prépare notre peuple à son gouvernement par et pour lui-même débarrassé des derniers lambeaux de l'hérédité aristocratique. Ainsi, ma révision constitutionnelle s'inscrira dans le cadre du Royaume d'Arkadia et ne substituera pas la monarchie par la république, cependant le concept d'absolutisme sera supprimé et le Roi ne sera plus omnipotent mais seulement détenteur de l'autorité royale par la volonté du peuple et au service de la Patrie.

En un mot, comme en mille, je veux un Royaume de droit patriotique et non un royaume de droit divin. Le triomphe de la rationalité, voilà mon programme. En ce sens, je veux que nous allions de plus en plus vers un régime entièrement parlementaire qui, fonctionnera uniquement sur sa chambre unique : le Sénat. Voilà le nouveau cœur du pouvoir ! Ma réforme institutionnelle visera à mettre la démocratie au centre de notre État. Par ailleurs, je souhaite renforcer les attributions du Sénat pour que sa dissolution ne dépende plus que de la seule volonté du monarque mais soit avalisé par un Comité Patriotique, organe suprême élu par le Sénat lui-même. Par ailleurs, les Directoires des autres corps constitués seront nommés, non plus par le Roi mais par le Premier Ministre. L'armée sera aux ordres du Parlement, la fonction publique sera aux ordres du Parlement, tout ce qui relève de l'État devra passer par le Parlement, représentant plus fidèle de la volonté du peuple que le monarque, qui lui n'est que le garant de la stabilité patriotique. Mais ce n'est qu'une partie de ma réforme institutionnelle et je l'ai dit, je veux également réformer les Corps Constitués dans une forme moderne et progressiste, qui brillera par son efficacité et sa démocratie.

Ces Corps Constitués dont je détaillerai la composition, les objectifs et les noms plus tard s'intéresseront à l'armée, la sécurité, l'éducation, la santé, l'administration, l'assurance, la banque, la finance, les transports, l'énergie, l'eau et les travaux publics. Je laisse tous les autres domaines en dehors de la responsabilité directe de l'État. Le Parlement aura une importance dans les décisions et les orientations prises par ces Corps Constitués qui seront les exécuteurs des volontés parlementaires. L'exécutif en matières économiques, politiques et concrètes ne sera plus tant le Roi que ces Corps, sous l'autorité directe du Parlement. Voilà comment je veux revitaliser la démocratie et le pouvoir démocratique. Les électeurs ne doivent pas sentir leur main vaine quand elle dépose dans l'urne un bulletin, ils doivent sentir que leur vote, quel qu'il soit, est utile et puissant ; que leur bulletin aura une influence sur le devenir du pays parce que le Sénat a des réelles compétences et que l'hérédité aristocratique est une infrastructure non-déterminante dans le pays. Que la monarchie garantit la stabilité en temps de crise mais qu'en temps de paix, c'est le citoyen qui est roi.

Voilà mon programme concernant la refondation de nos instances démocratiques, je vous remercie !

Vive Arkadia !
Vive la Patrie !

Auguste Labey alla serrer des paluches que lui tendaient les adultes enthousiasmés par son discours, et même les peluches que lui tendaient quelques enfants accompagnés par leurs parents. Il discuta de tout, de rien, de la pluie, du beau temps et même des élections et de politique (si si) avec les foules venues le voir avant de partir pour sa prochaine rencontre, avec une radio locale où il y dévoilerait la suite et fin de son programme de réforme institutionnelle.